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Mon corps m’appartient, ma sexualité aussi
30 ans après la loi Veil dépénalisant l’avortement, la libre disposition de son corps n’est toujours pas acquise. L’IVG reste trop souvent un "parcours de la combattante" pour celles qui font ce choix. La sexualité, forcément hétérosexuelle, se réduit encore à la reproduction et le plaisir, au plaisir de "l’homme".
IVG : PARCOURS DE COMBATTANTE
Le contexte : avorter est encore considéré comme un acte moralement répréhensible. De nombreuses femmes sont culpabilisées lors des consultations médicales ou par leur entourage.
Le défi : trouver un médecin qui pratique l’IVG ou un centre qui n’a pas fermé, de quoi financer les pilules non remboursées, le tout dans le délai légal.
La constante : l’ordre moral est toujours mobilisé contre l’IVG. Les pays musulmans s’allient avec le Vatican contre les droits des femmes dans les conférences mondiales. En Europe, outre les offensives régulières des mouvements catholiques intégristes, le Vatican (re)commande aux politiques de s’opposer à l’IVG (interdite en Pologne, Irlande et Portugal). Il trouve en France de nombreux soutiens dans la majorité gouvernementale : proposition d’un statut juridique du foetus via un délit "d’interruption involontaire de grossesse" et des proches proches de l’opus dei, Gaymard.
REPRODUIRE OU FAIRE JOUIR ... OÙ EST NOTRE PLAISIR ?
Ces stratégies d’obstruction à l’IVG et à la contraception révèlent la volonté d’empêcher les femmes de disposer de leur corps.
Entre l’image de la mère de famille désexualisée et la place d’objet de désir masculin, l’avenir des femmes est tout tracé. La femme ne pourrait jouir par elle-même : notre masturbation est culpabilisée ou niée. On nous laisse croire que 2 lesbiennes ne peuvent jouir sans la présence de pénis.
Nous rêvons de cours d’éducation sexuelle qui n’éludent pas le plaisir clitoridien, l’éjaculation féminine, les jouets sexuels, la sodomie active par les femmes, d’un accès à une information complète sur la prévention des IST et la libre disposition du matériel de prévention, de rubriques de magazines féminins qui traitent de la sexualité des femmes de notre propre point de vue sans s’attarder sur le pénis (comment le faire bander plus longtemps, comment dédramatiser une bandaison molle ou une éjaculation précoce...)
Donnons-nous les moyens d’être des sujets de jouissance pour nous-mêmes.
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