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Ma main dans ta gueule, c’est du confort ?

Mars 2013

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Il paraîtrait que refuser l’accès à la PMA au couple de gouines, ce n’est pas piétiner le principe d’égalité. Et pourquoi donc ? Parce qu’aujourd’hui, d’après la loi, la PMA est réservée à la réponse de problème de stérilité « pathologique » (ou à la prévention de risques médicaux). Les couples de gouines seraient stériles « par nature », alors ça n’aurait rien à voir.

Vous aurez beau dire que dans un cas comme dans l’autre il s’agit d’une impossibilité physiologique de concevoir un enfant, ils seront là à vous répondre que non, non, non, ouvrir l’accès à la PMA aux gouines ce serait s’orienter vers quelque chose de tout à fait nouveau, de différent et de dérangeant. Vous vous demandez, vers quoi ? Tendez un peu l’oreille, Monsieur Guaino vous souffle la réponse « On va passer du médical, au confort ». La voilà la raison, nos PMA seraient des PMA-de-confort. Ce nouveau concept, tout droit inspiré de la rhétorique de l’avortement-de-confort, nous hérisse le poil. Non, cette revendication n’est pas qu’un caprice de petites filles. Il suffit de regarder les options qui se présentent aujourd’hui pour les lesbiennes qui voudraient des enfants.

D’un côté, il y a celLEs qui vous conseilleront de demander l’aide d’un ami. C’est sûr, aujourd’hui des enfants naissent comme ça. Mais ça n’enlève rien à l’urgence de notre revendication. D’abord, parce que faire ça dans sa cuisine, dans un fouillis d’informations contradictoires, c’est pas si évident. Mais surtout parce qu’une insémination avec donneur dans le cadre d’une PMA règle aussi les problèmes juridiques. Car aujourd’hui rien ne protège les donneurs d’une action en recherche en paternité (avec obligation alimentaire à la clé), ni inversement pour la ou les mères à une reconnaissance de paternité non souhaitée (avec partage de l’autorité parentale). Même si ça pourrait se passer pour le mieux, la confiance amicale ne remplace pas la sécurité juridique, et ce n’est pas une question de confort.

Et il y a celLEs qui diront qu’un tour en Thalys ou vers l’Espagne règle déjà le problème. Avec un tel argument, on irait encore se faire avorter en Angleterre. Sans compter que, en comprenant le trajet, tu peux tabler autour de 1 000 euros l’insémination, qu’il faut souvent réitérer plusieurs fois. Avec un encadrement médical plus que discutable. L’Espagne imposant par exemple des traitements de stimulation ovarienne non dénués d’effets indésirables ni de risque de complication grave. Si de tels traitements ne sont pas forcément à proscrire, ils devraient toujours être décidés par les femmes avec l’éclairage de leur médecin et de leur gynéco. Sauf que, voilà, un médecin qui s’aventurerait à nous conseiller et nous épauler tomberait sous le coup de la loi comme la rappelé une récente circulaire. Cinq ans d’emprisonnement et 75 000 euros.

Une question de confort, on vous dit.

Pecs & Ongles #4, le transgouinepédémestriel des Panthères roses, Mars 2013, à télécharger ici (format A3, recto verso) :

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