Echos, débats et actualités des luttes contre les violences transphobes, lesbophobes et homophobes et pour l’égalité des droits.
Alors que les gais, les lesbiennes et les trans n’ont toujours pas les mêmes droits que les hétérosexuels, l’homophobie moderne ou à l’ancienne se porte bien !
Un seul droit : celui de fermer sa gueule !
Concrètement, à l’heure actuelle, les pédés et les gouines n’ont pas accès à la procréation médicalement assistée, alors que les couples hétérosexuels stériles y ont droit. Les pédés, les gouines et les trans n’ont pas accès à l’adoption, alors que les couples hétérosexuels mariés y ont droit. Les pédés et les gouines n’ont pas le droit d’espérer que leur partenaire de nationalité étrangère se voit accorder la nationalité française, alors que les couples mariés y ont droit. Ne parlons même pas des avantages fiscaux divers qui échoient aux couples mariés et dont les trans, les pédés et les gouines sont de fait privéEs. Par contre, les trans, les gais, et les lesbiennes ont le droit de se faire insulter (« les gouinasses dans les camps ! ») sans que la loi permette à des associations de se porter partie civile.
En d’autres termes, les trans, les gais et les lesbiennes ont le droit de fermer leur gueule quand on les insulte et de raser les murs. L’heure n’est plus à quémander une simple réforme mais à revendiquer la totale égalité des droits, pré-requis de la lutte contre les discriminations.
Homophobie : et les masques tombèrent
Condescendance de certainEs, apologie de la haine pour d’autres, une seule conclusion est à retenir : le mariage et la filiation sont des privilèges hétérosexuels. Leur seul argument : la nature !
Ségolène Royal déclare « S’il s’agit d’améliorer un contrat civil pour une égalité des droits (...), oui. S’il s’agit d’une confusion des repères et d’une provocation injustifiée des convictions familiales et religieuses, non. ». Elle prend prétexte d’une confusion qu’elle-même introduit en restreignant l’égalité des droits au seul Pacs. Elle refuse donc d’accorder aux lesbiennes, gays, bis et trans un statut juridique au nom de ... convictions religieuses ! De plus, elle introduit cette fameuse notion de repère, fil rouge de tous les discours s’opposant aux droits des LGBT.
Lionel Jospin s’autorise la déclaration suivante « J’entends parler d’égalité des droits (...) comme si le principe d’égalité des droits devait effacer toutes les différences ». Loin de nous l’idée d’effacer toutes les différences. Il ne s’agit pas ici d’effacer les différences, mais d’effacer les discriminations ; la nuance est de taille.
Enfin, l’actuel gouvernement s’illustre à merveille dans son rôle de garant des discriminations. Après les déclarations compassionnelles de Chirac, suite à l’agression de Sébastien Nouchet, la promesse de loi contre les propos homophobes se fait toujours attendre.
Lors du débat sur le mariage de nombreux ministres se sont posés en ennemi de l’égalité des droits.
Ainsi, Nicolas Sarkozy affirme « Dire que le mariage peut s’adapter au couple homosexuel est une erreur ». Il y a donc dans la définition même du mariage, un élément qui le rend incompatible avec l’homosexualité. Incompatibilité qui a dernièrement justifié la décision exceptionnelle de Dominique de Villepin de suspendre Noël Mamère des ses fonctions de Maire. Agissant ainsi, il a donné un geste fort de soutien à tous les homophobes, lesbophobes, transphobes de ce pays.
« le plus beau jour de sa vie »
L’institution du mariage est un pilier de l’hétéropatriarcat. Il sacralise par une reconnaissance juridique et des avantages sociaux et fiscaux, le couple hétérosexuel. C’est un « repère » fort qui énonce qu’un mode de vie prévaut sur tous les autres : le couple hétérosexuel producteur d’enfants. Cette institution va donc marquer la partie juridique de l’obligation hétérosexuelle. Elle définit l’inégalité des rapports hommes-femmes, institue la famille comme entité éducative, économique et sociale, et privilégie ceux qui se conforment à ce modèle. De la même façon, sur le plan culturel, les contes de fées se terminent par des mariages, les petites filles jouent à la mariée et à la future maman : le mariage c’est « le plus beau jour de sa vie ! »
Cadre idyllique et bien tranquille, mais un jour viennent les perverSEs !
Lorsque, au nom de l’égalité des droits les gays et les lesbiennes exigent leur entrée dans le mariage, nous sommes violemment renvoyéEs à la position de perverSEs qui nous est assignée.
De comparaison avec la zoophilie en insultes homophobes (« un papa une maman oui, des tantes non ! », « les gouinasses dans les camps »), de justifications psychologisantes en défense de l’ordre naturel, les opposants de l’égalité des droits n’ont au final qu’une seule défense : le mariage sert à désigner ce qu’est un couple, ce que doit être la filiation ; l’ouvrir aux gays et aux lesbiennes c’est mettre les normaux et les pervers sur un pied d’égalité !
Accorder l’égalité des droits aux déviantEs remettrait donc en cause l’hétérosexualité, qui est incapable de se définir autrement que par la négative, selon le principe de « je ne suis pas gouine », « je ne suis pas pédé », etc. Et c’est bien là toute la force politique de la revendication !
Égalité des droits et abolition des privilèges
Il est temps que la classe politique française prenne ses responsabilités : condamner verbalement les violences à l’encontre des LGBT ne suffit pas. Il faut des mesures concrètes pour enrayer leurs causes profondes.
Revendiquer l’égalité des droits, c’est remettre en cause dès à présent la suprématie de l’hétérosexualité. Ce n’est pas une fin en soi, mais un premier pas vers l’abolition des privilèges hétérosexuels. Exiger l’égalité, c’est provoquer un choc frontal avec le système politique, comme en témoigne le retour des alarmes sur la perte des « repères ». S’il s’agit des repères de la société hétéropatriarcale - ordre, repli sécuritaire, sexisme, famille - alors c’est à dessein que nos revendications les attaquent. Nos propres repères sont tout autres : sécurité sociale, solidarités collectives, égalité des droits.
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Notre adresse postale : Les Panthères roses - Maison des associations du 10ème - 206 quai de Valmy 75010 PARIS
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