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Les lesbiennes piétinent l’hétéropatriarcat
Formons un pôle de visibilité lesbienne lors de la manifestation féministe du samedi 6 mars. Soyons fièrement gouines !
Aucun ordre supérieur ne décide - entre une gouine et une autre - qui cuisine et qui regarde le tennis à la télé. Nos sexualités, par nous et pour nous, nous font en partie échapper aux hommes. Aucune taille obsédante ne vient étalonner nos jouissances : nos jouets sont fabriqués sur mesure. Moins inscrite dans l’intimité, l’oppression des femmes par les hommes en est d’autant plus flagrante.
Mais socialement, nous sommes ressenties femmes (nos numéros de sécu commencent bien par 2). Nous vivons donc aussi les inégalités entre les sexes : salaires inférieurs (qu’aucun revenu masculin ne vient "compenser"), plus grande précarité, violences physiques et morales du sexisme...
Voilà pourquoi des lesbiennes se trouvent dans le combat féministe. Et ce, depuis que le féminisme existe, n’en déplaise à celles pour qui les lesbiennes y donnent une "mauvaise image".
Lesbiennes et féministes
Nous refusons la division du monde en deux catégories - l’une "évidemment" dominée par l’autre - où la sexualité n’est qu’un labeur reproductif, et les contrats de mariage des actes de propriété. Où les normes définissent LA femme-désirable pour la seule satisfaction des machos, au mépris de notre bien-être et de nos beautés.
Tandis que nous gagnons en tranquillité en refusant de jouer à la séduction, en revêtant nos jolis apparats, cheveux ras et pantalons larges, nos existences sont niées, invisibilisées. L’hétéropatriarcat c’est l’exclusion des "autres", le travail non reconnu et gratuit parce que domestique, la maternité comme aboutissement ultime de la féminité et devoir assigné à toutes et elles seules. C’est la monopolisation de l’espace public par la moitié de l’humanité, aux dépens de l’autre, confinée à l’espace privé. Tout ça ne nous convient pas du tout, piétinons-le !
Fières et visibles
Nous sommes pour l’égalité entre les hommes et les femmes, tout en estimant qu’il faut viser la destruction de l’hétéropatriarcat et l’abolition du genre. Même si nous ne nous considérons pas toutes femmes (ni non plus hommes), nous sommes affirmativement féministes. Et nous participons à la mobilisation contre la politique de ce gouvernement. En particulier parce que la famille, c’est pas notre truc (nous n’en voulons pas et elle ne nous veut pas). Alors, lorsqu’on nous vante les solidarités familiales pour mieux briser les solidarités collectives (sécurité sociale, chômage, retraites...), nous refusons. Tout net !
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