Le 23 février 2005, les députés votaient à la majorité une loi consacrant le rôle positif de la colonisation. Cela signifie une approbation de l’occupation de nombreux territoires par la France en usant de violence, pillage, esclavage et guerre. La négation des cultures "indigènes" jugées "primitives" a permis de justifier les pires crimes. Pourquoi ce besoin de réécrire l’Histoire au Parlement si ce n’est pour réaffirmer la suprématie de la culture occidentale sur les autres ?
Racisme et ethnocentrisme se cachent mal sous le masque d’un universalisme républicain qui voudrait nous faire croire qu’on est touTEs des citoyenNEs égalEs... EgalEs, à condition de s’en tenir à l’homme blanc hétérosexuel chrétien, celui-là même qui, il y a quelques siècles, allait évangéliser les bons sauvages...
Certes, un article du texte a été supprimé, mais la simple intention de cette loi prouve combien l’esprit colonial est bien vivant, les sauvageonNEs d’aujourd’hui héritant du même mépris que les coloniséEs d’hier.
Le mythe de l’intégration républicaine
Toute personne qui ne fait pas partie du « club » des blancs chrétiens se voit régulièrement rappeler sa condition de non-blanc. Elle est sommée de « s’intégrer », d’assimiler les « valeurs républicaines », c’est-à-dire cesser d’être différente pour se fondre dans le paysage de la culture dominante. Etre normal, c’est « ne pas être ». Ne pas être « immigréE », ne pas être « d’origine étrangère », ne pas être « pas très catholique », etc. Les hommes blancs hétérosexuels chrétiens constituent ainsi une communauté qui jouit d’une suprématie censée aller de soi. Gare à qui conteste la domination blanche occidentale chrétienne, c’est communautariste ! Comme est « anti-mecs » le combat contre la domination masculine et intolérante la lutte contre la domination hétérosexuelle. Cette stratégie est tellement offensive qu’elle peut faire croire, y compris à celui/celle qui est stigmatiséE, que cela est « naturel ».
Cette supposée supériorité universelle (valable dans tous les coins du globe) a été soigneusement entretenue, entre autre, par la colonisation. La culture dominante se voile derrière un soi-disant universalisme dont elle fixe les règles.
Le racisme comme réponse à tout
La stigmatisation des cultures « de l’immigration » et en particulier de l’islam fait partie d’un pack électoraliste nauséabond. Après les « émeutes urbaines » à l’automne, entre la racaille et la polygamie, le karcher fonctionne à plein régime : le projet de réforme du CESEDA* prévoit de limiter considérablement les conditions d’obtention de titre de séjour et de droit d’asile. La rentabilité économique se substitue au regroupement familial. Les personnes étrangères candidates malgré tout, devront attester de diverses qualités qu’elles seules devront prouver et justifier leur attachement indéfectible à la République. La rengaine de l’insécurité désigne clairement les non-blancs, responsables de tous les maux de notre société. Un bouc émissaire est bien pratique pour Sarkozy, Villepin et leur entourage, cela évite de parler des problèmes économiques et sociaux... Une recette qui a fait ses preuves !
Controns ces attaques systémiques
Nous, gouines, trans, pédés, étrangèrEs à la normalité, nous sommes stigmatiséEs et oppriméEs pour nos mauvais genres. Le parallèle entre la défense de l’ordre moral face aux perversions (homosexualité, transgenderisme, famille monoparentales, homoparentales, ...) et la panique du monde occidental face aux autres cultures est saisissant.
Les mécanismes d’exclusion de celles et ceux qui n’ont pas la bonne religion, la bonne couleur de peau, le bon genre, la bonne sexualité... fonctionnent différemment, mais relèvent bien d’un même système. Ce n’est pas un hasard si l’auteur de l’article 4, consacrant « le rôle positif de la présence française outre-mer » n’est autre que Christian Vanneste, qui s’est illustré à diverses reprises par ses propos violemment homophobes.
Controns les attaques systématiques de ceux qui veulent nous imposer la vision de l’homme blanc hétérosexuel occidental chrétien comme seul mode de vie possible.
Luttons contre les oppressions racistes, sexistes, homophobes, lesbophobes et transphobes.
Avec nos histoires et nos modes d’expression respectifs, ensemble, résistons pour contrer les projets racistes et moralistes de ce gouvernement !
Rassemblement jeudi 23 février à 19h devant l’Assemblée nationale
Place Edouard Herriot
M°Assemblée Nationale
* CESEDA : Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile
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